Marion Fiack : « Je suis entrée dans une autre cour »

Publié le 15 Janvier 2015

Marion Fiack : « Je suis entrée dans une autre cour »

La protégée de Philippe d’Encausse a frappé un grand coup, samedi soir à Aubière, lors du premier meeting indoor consacré à la perche. En franchissant une barre à 4,71 m, la demoiselle de vingt-deux ans a non seulement battu le record de France du saut à la perche féminin, mais elle a également mis un terme aux douze années de règne de la Nordiste Vanessa Boslak. Une sacrée performance, qui permet désormais à la sauteuse de l’Entente Sportive Thionville-Yutz de se projeter vers les championnats de France et les championnats d’Europe en salle avec de sérieuses ambitions. Rencontre.

 

Battre le record de France de votre aînée, Vanessa Boslak, dès votre première sortie de l’année. C’est une belle façon de commencer la saison, non ?

Oui, on peut dire ça. Je savais que je pouvais battre ce record, mais de là à le faire dès la première compétition de la saison, dès mon passage chez les seniors, peut-être pas… C’est un peu comme un rêve. Je n’ai d’ailleurs pas encore vraiment réalisé. Pour le moment, j’ai juste le sentiment d’avoir fait une grosse performance, mais par rapport à moi. Pas forcément par rapport au record de France. Peut-être que je me l’approprierai si je le rebats encore et encore... mais pour le moment, il faut d’abord que je confirme.

 

Vous l’aviez pourtant prédit en annonçant au président du Clermont Athlétisme Auvergne, Laurent Trassoudaine, qu’il pourrait y avoir un record de France samedi soir. Vous le sentiez venir ?

Oui. C’est tout à fait ça. Je le sentais dans mes jambes, lors des entraînements. Je sautais à 4,50 m à toutes les séances sur des petites perches et pas forcément sur élan complet. J’avais de bonnes sensations. Et puis dans la tête aussi, je m’en sentais capable. Pour battre un record de France seniors, il faut surtout être prête mentalement. Je n’étais pas non plus la seule à y croire. Mon entraîneur était dans le même état d’esprit. Il m’encourageait et confirmait ce que je ressentais à l’entraînement. Donc à partir du moment où les jambes et la tête répondent, il y a souvent une perf’ au bout.

 

Revenons sur ce concours. C’est lors d’une étape du Perche Elite Tour que vous aviez battu le record de France espoirs l’année dernière (4,61 m). Ce circuit vous réussit…

J’apprécie effectivement beaucoup ce type de compétition, avec cette piste qui est rapide et qui m’aide bien. Il y a aussi l’ambiance autour, la musique lorsque l’on s’élance. Cela rythme la course et c’est ce que j’apprécie aussi dans ces compétitions. Samedi soir, j’ai dû attendre très longtemps avant mon premier saut, presque autant que Renaud (Lavillenie, qui sautait parallèlement sur la piste d’à côté) ! J’ai attendu, attendu et puis je suis passée et j’ai remporté le concours dès ma première barre à 4,31 m. C’était déjà un petit défi pour moi de commencer si haut, mais je savais que, si je voulais faire 4,70 m, il ne fallait pas que je perde d’énergie à faire des sauts plus bas. J’ai donc continué le concours toute seule et cela s’est bien enchaîné. Même si cela n’a pas été évident à gérer, la technique était là, je me sentais bien et j’ai réussi à faire des sauts propres. (Elle a battu son record personnel une première fois en effaçant du premier coup une barre à 4,62 m, avant de s’y reprendre à deux fois pour s’emparer du record de France)

 

4,71 m : Qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui pour vous ?

Pour moi, cela signifie avoir battu Vanessa Boslak. C’est un peu notre Lavillenie à nous. Elle a un super parcours pour une sportive de haut niveau et son palmarès est énorme. Le fait d’avoir effacé ce record me permet d’espérer d’autres choses. Cela veut dire aussi que j’ai passé un cap. Maintenant, je ne vise plus une place de finaliste à un championnat d’Europe mais un podium. J’ai surtout pris conscience que j’étais rentrée dans une autre cour.

 

Ce record de France était l’un de vos objectifs de la saison. Comment allez-vous envisagez la suite de votre saison maintenant que vous l’avez battu ?

Forcément, en termes de hauteur, je vais voir plus haut maintenant. Je songe déjà aux 4,80 m. Après, je n’ai pas encore de titre de championne de France, donc j’aimerais bien commencer par ça. L’objectif sera aussi de me classer parmi les meilleures aux championnats d’Europe en salle. En revanche, je sais qu’il faudra aller encore plus haut pour les Mondiaux cet été. Mais d’ici là, je vais commencer par enchaîner les meetings nationaux indoor.

Rédigé par FFA

Publié dans #Actu compets

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