Renaud Lavillenie : « C’est monstrueux ! »

Publié le 22 Juin 2009

 
Renaud Lavillenie : « C’est monstrueux ! »

Renaud Lavillenie n’en finit plus de s’envoler. Le perchiste du Cognac AC, entraîné par Damien Inocencio à Clermont-Ferrand et formé par son père, Gilles, puis par Gérard Lacroix à Poitiers et George Martin à Bordeaux, a réalisé un superbe exploit à Leiria, lors de la deuxième journée des Championnats d’Europe par équipes. En franchissant une barre à 6,01 m, le champion d’Europe en salle en titre, âgé de 22 ans, a battu le record de France de Jean Galfione (6 m en 1999 lors des Mondiaux en salle à Maebashi au Japon) et établi la meilleure performance mondiale de l’année en plein air. Retour sur un exploit majuscule, qui entre dans l’histoire de l’athlétisme français. 

Renaud, comment vous sentez-vous après cet incroyable record de France du saut à la perche ?
C’est énorme. Quand j’ai commencé la compétition et que j’ai vu la longueur du concours, je me suis dit que ça allait être chaud avec la chaleur en plus. Le concours a duré plus de trois heures, on se serait cru aux Interclubs. C’est magique. J’en suis bouche bée. J’ai battu le record de France de Jean (Galfione). Je passe devant mon idole. C’est quelque chose de grand.

Justement, que représente pour vous le fait de passer devant Jean Galfione ?
Les 6 m, j’en rêvais. Quand on est gamin, on rêve d’arriver au niveau de son idole. Je me suis retrouvé en quelques années seulement à sauter avec lui, puis à sortir du gros, et maintenant, je suis devant. C’est monstrueux. Je pense qu’il y a encore quelques centimètres à prendre, ce sont les plus prestigieux et les plus durs à gagner. Ceux qui me séparent du record du monde sont finalement assez faibles.

Racontez-nous votre concours…
Je me suis retrouvé en difficulté à 5,80 m. J’avais une perche un peu souple. Derrière, j’ai pris la perche que j’avais utilisée la semaine dernière à Clermont pour tenter 6,01 m. Et je me suis lâché au dernier essai. Ensuite, je savais que je n’avais plus le droit à l’échec. L’élimination de l’Allemand m’a libéré d’une pression supplémentaire. Je suis très content de mon saut à 5,90 m. Au premier essai à 6,01 m, je suis un poil près. La fatigue commence à se faire sentir. Au deuxième essai, je ne me pose pas de questions. Je lâche tout et je passe. C’est incroyable. Je m’attendais un peu à faire une telle performance mais pas dans un concours comme celui-là.

Comment vous sentez-vous ?
C’est énorme, j’explose de joie. Je dois rentrer dans les quinze meilleurs mondiaux de tous les temps. Je sais que j’ai accompli quelque chose de grandiose. Ce qui est marrant, c’est que ce saut est techniquement moche. On est encore à deux mois des grandes échéances. Il y a encore de la fraicheur à aller chercher. Dans un concours où je serai plus préparé, où je serai plus frais donc mieux techniquement, il y aura des centimètres à grappiller.

A  quoi et à qui avez-vous pensé après avoir franchi cette barre à 6,01 m ?
Je me suis relevé tout de suite sur le tapis. J’en suis resté bouche bée. Faire ce saut avec le maillot de l’équipe de France donne du prestige. J’ai pensé à mon père, à mon coach (Damien Inocencio), à ma copine. A ceux qui m’ont toujours soutenu même si je n’ai jamais eu peur d’assumer tous mes choix.

Vous prouvez qu’on peut aller très haut à la perche avec un petit gabarit…
Je viens de donner une réponse à tout le monde, aux statisticiens. Il n’y a pas que les musclors ou les grands dadais qui peuvent passer 6 m. La preuve avec moi qui mesure moins d’1,80 m et pèse moins de 70 kg. Je montre que mon physique est loin d’être un handicap et que chacun a ses atouts et ses défauts.

Pourquoi avez-vous demandé une barre à 6,10 m ?
Je n’ai pas de limites. J’aurais pu tenter 6,07 m pour devenir le deuxième meilleur performeur mondial de tous les temps mais comme je n’avais plus droit à l’échec avec les règles de ces Championnats d’Europe par équipes, je me suis dit, quant à faire, que j’allais aller chercher du gros. J’y croyais peut-être un peu moins qu’à 6,01 m. Le bassin est quand même monté au-dessus de la barre. S’attaquer à 6,10 m, tout le monde ne l’a pas fait !

Propos recueillis à Leiria par Florian Gaudin-Winer pour athle.com

Retrouvez la biographie de Renaud en cliquant ici

Rédigé par Perche Lorraine développement

Publié dans #Evénements

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P
Salut, je ne parviens pas à ouvrir le lien... A+
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