Marion Fiack : Moscou au bout de sa perche
Publié le 4 Mars 2013
Vice-championne de France de saut à la perche cet hiver, Marion Fiack s'est pourtant spécialisée très tard dans cette discipline. La sociétaire de l’Entente Sportive Thionville-Yutz vise pourtant dès cette année les championnats du monde 2013 qui auront lieu en août prochain à Moscou (Russie). Portrait.
À l’heure où Renaud Lavillenie place la France sur le toit du monde, la perche féminine n’est pas en reste. Et à notre petite échelle, le record de France junior acquis en octobre dernier par Marion Fiack, pensionnaire de l’ES Thionville-Yutz, et grand espoir de la perche hexagonale, a une résonance toute particulière. Pourtant détenue depuis 2001 par Vanessa Boslak (4,33 mètres), le record s’est envolé en Moselle, à 4,36 mètres, sous l’impulsion de la jeune Thionvilloise de 20 ans. Et après des mois de galère, Marion respire enfin. « C'est le fruit de beaucoup de travail pour se reconstruire tant psychologiquement que physiquement. Cela n'a pas toujours été rose », avoue la perchiste, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Battre le record de France espoir placé à 4,51 mètres, obtenir un podium aux prochains championnats d’Europe espoirs qui auront lieu en Finlande en juillet prochain, autant d’objectifs clairs pour la perchiste mosellane. Tout en rêvant secrètement de participer aux et championnats du monde senior à Moscou en août prochain. « Oui, à condition que j’arrête de me poser des questions », lâche-t-elle. Un rêve pas si inaccessible quand on se souvient que sa non-participation aux derniers Jeux olympiques de Londres s’est jouée qu’à 8 petits centimètres… 2013, l’année de la confirmation ? Tous les feux sont au vert. Vice-championne de France élite à Aubière mi-février avec 4,35 mètres après une saison estivale plutôt délicate, Marion Fiack démarre 2013 de la meilleure des manières. Prémices de lendemains qui chantent.
De Thionville à Clermont-Ferrand
Née à Thionville en 1992 et issue d’une grande famille de sportifs - un grand-père basketteur professionnel et des parents coureurs – la Mosellane se lance d’abord dans le demi-fond, puis dans les épreuves combinées avant de s’essayer à la perche. « Il faut vraiment aimer souffrir pour faire du demi-fond, s’amuse-t-elle encore aujourd’hui. J'ai senti que je pouvais faire de grandes choses à la perche alors j'ai arrêté les épreuves combinées. Mais j'aime toujours faire de la longueur, de la hauteur et des haies de temps à temps, mais juste pour le plaisir. » Longtemps entraînée par Joël Mertz à Thionville, elle décide au début de sa deuxième année junior, en 2011, de prendre sa carrière sportive en main en quittant la Lorraine pour l’Auvergne. Elle s’exile alors à Clermont-Ferrand et dispose ainsi d’excellentes conditions d'entraînements. Étudiante en troisième année de STAPS, Marion s'entraîne depuis maintenant deux ans avec Philippe D’Encausse. « Philippe est parfois dur dans ces mots, mais c'est ce qui me permet de ne jamais lâcher. » Marion est également devenue, en début d’année 2013, la marraine de l'association du Dahlir qui accompagne le handicap vers les loisirs intégrés et réguliers. « Lorsque l'on m'a contacté, j'ai immédiatement accepté car je me sens vraiment concernée. J'ai, depuis toute petite, toujours voulu faire un travail en rapport avec le sport et la santé. » Il est bien loin le temps où la jeune cadette décrochait sa première médaille nationale en cadette et sa première sélection sous les couleurs de la France pour le Festival olympique de la jeunesse à Tempere en Finlande… Tempere, où se dérouleront les prochains championnats d’Europe espoirs en juillet… Clin d’œil du destin ?