Rencontre d’entraîneurs de perche lorrains.
Publié le 4 Janvier 2009

Le premier thème était d’entendre les « philosophies » de chacun sur la manière de concevoir l’entraînement.
- Ludovic FLEURETTE a une conception technicienne du saut à la perche. La priorité est donnée à la justesse et au respect des principes techniques. La première étape de l’apprentissage technique est le « présenter-décollage », l’accent est mis sur cette phase « clé » du saut afin que le perchiste puisse sauter en toute sécurité et qu’il puisse sereinement construire le reste du saut. Un décollage efficace et maîtrisé pour ensuite prendre du levier en augmentant progressivement l’élan. Relever un levier maximal sur 6 foulées avant de passer sur 8 foulées et idem avant de passer sur 10 etc. L’étape du renversé et de la recherche du « rapport » est envisagé dans un second temps une fois que le perchiste maitrise parfaitement le décollage. Il est important d’apprendre à maîtriser les techniques lors des petites catégories. Les benjamins et minimes ont de fortes aptitudes de coordination et d’apprentissage. En Cadet et junior, avec l’accroissement des gabarits et de la puissance, les perchistes auront le loisir de monter la gamme de perche et les leviers en toute sécurité.
L’entrainement sur Epinal est constitué de 2 séances mixtes. Les séances évoluent selon la période mais sont représentées par environ un tiers de technique de saut, un tiers de course et un tiers de développement musculaire où la gymnastique tient une part importante.
- JB HENRIOT s’inscrit dans une recherche pragmatique de la performance. Le moyen principal privilégié est l’utilisation de levier important et de perches dures. Le choix étant de greffer la technique sur les sauts obtenus. Un argument avancé est qu’il peut devenir difficile psychologiquement de monter en levier lorsque le perchiste a fixé des routines. Que ce qui est pris n’est plus à prendre. Cependant l’approche technique est abordée par le port de perche sur lequel JB insiste (port à la Petrov ). Une attention est portée sur le trajet de la main supérieure, sur le CPI (course-présenter-impulsion) et sur la recherche de pénétration.
L’entraînement à Forbach est constitué de 3 séances dont une en autonomie incluant de la PPG. Les 2 séances encadrées comprennent de la technique perche agrémentée de gym ou autre selon la période de la saison.
- Mickael M st GERMAIN a une approche globale du saut à la perche. Il s’agit pour lui d’aboutir vite à un saut à la perche propre à l’athlète et ensuite d’incorporer des corrections qui vont faire évoluer le saut. Mickael adapte la façon de sauter de chaque athlète dans sa spécificité, afin qu’elle soit plus efficace. Les situations sont ludiques mais aussi des progressions basées sur des placements à effectuer ou à mimer à différentes vitesses. Sur le sautoir, l’intention est mise sur la capacité à « aller vers l’avant » pour créer la confiance. Un autre aspect important chez MSG est de mettre en confiance le perchiste en créant des routines de progression que ses athlètes reprennent à chaque séance et en compétition.
L’entraînement à Remiremont est composé de 2 séances de sauts mais agrémentées de course avec perche, de muscu, et désormais de travail sur barre fixe. Au niveau technique saut, MSG travaille par cycle de plusieurs semaines avec un objectif technique.
- Laurent HOPPE s’attache à faire évoluer les sauteurs par étape. Il attend que le perchiste soit « propre » sur un niveau du saut avant de passer à autre chose. Il revendique le fait d’avancer progressivement dans la construction technique du saut.
A l’entraînement à Metz, Laurent a peu de recul, car son investissement est récent. Il dirige une séance hebdomadaire spécifique perche constituée de sauts.
- Tibo KISLIG aborde le saut à la perche par la technique et insiste beaucoup sur la réalisation du « présenter ». Avec le recul, Tibo, affirme qu’il souhaite lever ses exigences techniques pour cette phase du saut. La limite étant que ses athlètes se bloquent sur la production formelle du présenté et s’éloignent du but du saut.
L’entraînement des perchistes à Thaon est composé de 3 séances : 1 séance de course, une séance de musculation et une séance spécifique perche. Un mode de travail semble bénéfique pour Tibo : la mise en place de parcours composés d’ateliers spécifiques à la perche. En saison pré-compét et compét, Tibo emmène ses perchistes à Epinal pour bénéficier des installations et de l’émulation.
Un deuxième Thème que nous avons souhaité abordé était de formuler des hypothèses de développement de la perche masculine.
La perche féminine est en bonne santé dans notre région mais le niveau masculin est inquiétant. JB s’émeut de la faiblesse physique et motivationnelle des garçons, Ludo met en avant la difficulté pour des benjamins et minimes d’accepter de se faire battre par les filles meilleures qu’eux à cet âge. Un fait est que l’athlétisme s’est féminisé et que les garçons doués pour la perche ne sont pas forcément dans nos clubs ou pas dans nos groupes de filles.
Une solution qui semble se dégager serait de constituer des groupes de garçons, groupes de copains qu’il faut trouver dans les quartiers et aménager des créneaux dé-mixés.
Enfin, l’idée a été émise de l‘organisation d’un « tour » Lorrain des meetings de perche avec le Masters de la perche de Forbach au centre ville, un meeting perche centre ville à Epinal, une soirée perche au stade de Thaon.
Ce compte rendu a été rédigé par Ludo en fonction de ses souvenirs et des notes prises par Tibo qui faisait office de secrétaire. Notes oubliées par Tibo et retrouvées par Ludo. Nous espérons avoir été le plus fidèle et avoir déformé le moins possible les propos des uns et des autres. Cet article n’ayant pas été soumis à la relecture des participants, je vous invite à préciser ou corriger mes erreurs d’interprétation en commentaires.